Accueil News Carte perforée informatique : histoire et inventeur, tout savoir sur cette technologie révolutionnaire !

Carte perforée informatique : histoire et inventeur, tout savoir sur cette technologie révolutionnaire !

Le premier brevet relatif à l’utilisation de supports perforés pour automatiser des tâches date de 1804, bien avant l’apparition de l’informatique moderne. La machine à tisser de Joseph-Marie Jacquard introduit un système qui sera réadapté un siècle plus tard dans le traitement des données.

La standardisation des cartes perforées par Herman Hollerith, lors du recensement américain de 1890, marque un tournant dans la gestion automatisée de l’information. Ce support matériel connaît alors une évolution majeure, traversant plusieurs générations de machines, jusqu’à son remplacement progressif par des supports magnétiques dans les années 1970.

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La carte perforée, symbole d’une révolution dans l’histoire de l’informatique

À l’origine, la carte perforée ne vise aucunement l’informatique. En 1725, Basile Bouchon l’invente pour automatiser les métiers à tisser. Trois ans plus tard, Jean-Baptiste Falcon perfectionne l’idée. Mais c’est Joseph Marie Jacquard, à Lyon en 1801, qui donne à ce système une dimension industrielle. Son innovation insuffle un rythme mécanique inédit dans les ateliers textiles, chaque carton dictant précisément le motif du tissu. La France devient alors le laboratoire d’une nouvelle ère : celle de la mécanographie.

Progressivement, la carte perforée quitte les métiers à tisser pour explorer le domaine du calcul. Vers 1890, face à la démesure du recensement américain, Herman Hollerith introduit sa machine révolutionnaire. Les cartes, lues mécaniquement, accélèrent le traitement des données à une vitesse jamais vue. L’entreprise d’Hollerith, la Tabulating Machine Company, deviendra IBM, géant du secteur. Bull et Powers s’engouffrent dans la brèche, imposant la carte perforée au cœur des premiers ordinateurs.

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Trois usages majeurs s’imposent alors :

  • Stockage de la mémoire : la carte enregistre aussi bien instructions que résultats, offrant un support physique fiable.
  • Traitement du calcul : elle automatise opérations et tris dans des champs d’application de plus en plus variés.
  • Standardisation : le format 80 colonnes d’IBM s’impose comme la référence mondiale.

Sa fiabilité impressionne. Les premiers ordinateurs, dont l’ENIAC, s’appuient sur cette technique pour orchestrer calculs et transferts. La carte perforée règne jusqu’aux années 1970, jusqu’à ce que la disquette, la bande magnétique et le disque dur la relaient. Mais son empreinte restera gravée dans l’histoire des technologies de l’information du XXe siècle.

Comment Jacquard et Hollerith ont transformé le traitement de l’information ?

Dès les premières années du XIXe siècle, Joseph Marie Jacquard provoque une rupture majeure. En intégrant les cartes perforées à la mécanique lyonnaise, il donne aux machines le pouvoir de reproduire fidèlement des motifs complexes. Chaque carte indique précisément le fil à lever ou à baisser. Le tissage s’automatise, la marge d’erreur humaine se réduit. Jacquard, sans le chercher, invente le codage matériel de l’information.

Quelques décennies plus tard, la problématique change de nature : comment gérer des volumes colossaux de données ? Le recensement américain de 1890 devient un casse-tête. Herman Hollerith s’inspire du modèle Jacquard pour concevoir sa machine à cartes perforées. Chaque carte représente une personne, chaque perforation encode une information précise. Grâce à un système de contacts électriques, la lecture se fait mécaniquement. Résultat : ce qui prenait des années ne demande plus que quelques mois.

Hollerith fonde la Tabulating Machine Company, future IBM, et adapte la carte à de nombreux secteurs : comptabilité, statistiques, gestion industrielle… Le principe reste inchangé : transférer la mémoire humaine sur un support physique, accélérer la manipulation des données, fiabiliser leur gestion. Grâce à Jacquard et Hollerith, la carte perforée devient le premier outil de dialogue entre l’humain et la machine, annonçant déjà l’architecture des systèmes d’exploitation et des ordinateurs qui suivront.

Des métiers à tisser aux premiers ordinateurs : innovations et usages inattendus

Le métier à tisser Jacquard pose la première pierre. Son système inspire une génération d’ingénieurs, bien au-delà du textile. Charles Babbage, mathématicien britannique, s’empare de ce principe pour concevoir la machine analytique, une architecture programmable sur le papier. Ada Lovelace, elle, imagine le tout premier programme pour cette machine, reliant déjà le calcul à des symboles abstraits.

Au XXe siècle, la carte perforée s’impose dans l’univers de la mécanographie. Dès 1945, l’ENIAC, pionnier du calcul électronique, traite ses instructions grâce à ce support. Pendant la Seconde Guerre mondiale, les machines Colossus et leurs rubans perforés jouent un rôle décisif dans le décryptage des codes ennemis. L’information devient tangible, matérialisée par une succession de trous, prête à parcourir la machine.

Voici quelques-uns des domaines où la carte perforée s’est imposée :

  • Statistiques publiques et privées pour accélérer le traitement des données chiffrées ;
  • Gestion des salaires, qui se modernise grâce à l’automatisation ;
  • Urbanisme et planification, où la rapidité de calcul fait la différence.

IBM, Bull, Powers accélèrent la transformation numérique, standardisant l’entrée-sortie et installant une culture du traitement rationnel. Mais la carte trouve vite ses limites : capacité réduite, usure physique, manipulation fastidieuse. Petit à petit, la disquette, la bande magnétique puis le disque dur la supplantent.

Aujourd’hui, la mémoire a migré du support tangible aux solutions virtuelles, de la mémoire flash au cloud storage. De la fibre textile aux architectures numériques, la carte perforée a ouvert la voie à toutes les audaces technologiques.

carte perforée

Portraits de pionniers : ces inventeurs qui ont façonné l’ère de la mécanographie

L’histoire informatique est jalonnée de femmes et d’hommes qui ont su ouvrir des brèches. Basile Bouchon, maître mécanicien lyonnais, marque le premier jalon en 1725 avec sa carte perforée destinée aux métiers à tisser. Trois ans plus tard, Jean-Baptiste Falcon perfectionne l’idée en passant des rubans aux bandes perforées, plus robustes et efficaces.

La bascule intervient vraiment avec Joseph Marie Jacquard en 1801 : il industrialise l’usage des cartes, rendant possible la production personnalisée à grande échelle. Son nom traverse l’Atlantique, inspirant de nouveaux usages.

Au XIXe siècle, Charles Babbage théorise la machine analytique, ancêtre conceptuel de l’ordinateur, tandis qu’Ada Lovelace rédige le premier algorithme dédié à cette machine. De l’autre côté de l’océan, Herman Hollerith conçoit la machine à cartes perforées pour affronter le défi du recensement américain. Sa société, la Tabulating Machine Company, deviendra l’emblématique IBM.

Leurs trajectoires croisent celles de Claude Shannon, théoricien de l’information,, mais aussi d’Alan Turing ou de John von Neumann, architectes des premiers ordinateurs. De la mécanique lyonnaise à la révolution numérique, la carte perforée a tissé la toile d’un bouleversement dont la portée résonne encore aujourd’hui.

Le ballet des perforations a cédé la place au ballet des électrons. Mais chaque bit stocké dans le cloud, chaque algorithme qui s’exécute, porte encore l’empreinte de cette invention qui, sans bruit, a transformé notre rapport à l’information.

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